Le sentiment prédominant chez elle était celui de la propriété. Il semble même que ç’ait été le seul qu’elle fût capable d’éprouver. Après avoir été toute sa vie comptable de l’entreprise de son mari (et son mari ne lui appartenait-il pas ?), ils se lancèrent, dès la retraite venue, dans une intense activité de croisiéristes, voyageant plusieurs fois par an dans les zones les plus diverses du globe dont en une dizaine d’années ils eurent à peu près fait le tour. Désormais, elle se consacrait à la classification des peuples du point de vue de leurs compétences et de leurs vices.
« Avec son bateau de croisière
Don Pedro d’Alfaroubeira
Couru le monde et en jugea
C’est fou tout ce que l’on peut faire
Avec un bateau de croisière. »
…avons-nous pensé (en soupirant) plagiant ici Le Dromadaire de Guillaume Apollinaire.